Soins de Santé Primaires: l’UNICEF exalte le rôle des ASCP

Selon Nadine Perrault, Représentante de l’Unicef au Cameroun, les Agents de Santé Communautaire Polyvalents (ASCP) sont les pivots de la santé communautaire. Ils sont en première ligne auprès des communautés dont ils partagent la vie quotidienne, la culture et les défis. Elle s’exprimait le 19 novembre 2024 à Yaoundé, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Premier Forum sur les Soins de Santé Primaires et l’Institutionnalisation de la Santé Communautaire au Cameroun. Pour faire comprendre cet important rôle des ASCP, Nadine Perrault a aligné une série de questions qui ont abouti à une réponse simple. « Qui peut atteindre les enfants dans les communautés les plus isolées et les plus démunies ? Qui peut rassurer les parents sur le fait que la vaccination sauvera la vie de leur enfant ? Qui peut aider les femmes enceintes et les mères à obtenir la nutrition dont elles ont besoin pour élever des enfants en bonne santé ? Qui peut renforcer les systèmes de santé des pays, afin qu’ils soient mieux préparés à faire face à la prochaine pandémie ou aux conséquences de la prochaine catastrophe naturelle ? Qui peut identifier quels enfants n’ont pas été enregistrés à leur naissance ? La réponse à toutes ces questions est simple : les agents de santé communautaire polyvalents« .
Selon la fonctionnaire onusienne, les ASCP œuvrent à toutes étapes, de la prévention, au suivi, et à la prise en charge des cas simples de certaines affections. Mais malgré ce travail à salvateur, ces pivots de la santé communauté au delà du fait qu’ils ne sont pas assez nombreux, ne reçoivent pas aussi le soutien dont ils ont besoin. Le Cameroun à ce jour ne compte que 9 932 ASCP. L’ambition est de porter cet effectif à 25 000 à l’horizon 2030 et les travaux du Forum qui se tient au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé, permettront de dégager les solutions pour atteindre cette couverture.
Nadine Perrault souligne la nécessité d’apporter à ces acteurs de terrain, le soutien dont ils ont besoin en adoptant une approche institutionnalisée et durable. Cela implique de renforcer la formation, l’encadrement et le soutien technique, tout en assurant leur reconnaissance et leur prise en charge adéquate. « Il faut également doter les districts sanitaires de moyens suffisants pour offrir des services de santé performants et de qualité, comme les pays s’y étaient engagés dans l’Appel à l’action de Monrovia en 2023. Cela implique donc un financement accru du secteur de la santé comme les pays s’y étaient engagés dans la Déclaration d’Abuja, engagement à porter à au moins 15% le budget national dédié à la Santé« , a- t- elle déclaré avant de rappeler que: « Un financement qui doit provenir de multiples sources, y compris des collectivités territoriales décentralisées et du secteur privé, pour garantir la viabilité de ce modèle d’institutionnalisation. »
Dans son intervention, la responsable de l’Unicef au Cameroun a rappelé résultats de l’étude relative à l’investissement de la santé communautaire 2021-202. Ladite étude a révélée qu’Investir dans la santé communautaire au Cameroun contribue à réduire de 50% l’écart pour l’atteinte des ODD santé. Le Cameroun pour bâtir son système de santé communauté peut s’appuyer sur les expériences et pratiques exemplaires des pays voisins et amis tels que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Mali, qui sont présents aux travaux de Yaoundé. « Ces pays ont su, chacun à leur manière, trouver la voie pour institutionnaliser la Santé Communautaire. Leurs succès et leurs défis offrent des enseignements précieux que nous devons adapter au contexte camerounais« , a précisé la plénipotentiaire de l’Unicef au Cameroun. Elle a aussi renouvelé l’engagement de son Organisation avec les Partenaires Techniques et Financiers, pour accompagner le Gouvernement camerounais dans cette dynamique de la quête commune d’un avenir où chaque Camerounais, quelle que soit sa condition, bénéficie des soins de santé dont il a besoin.