#Editorial

Service public, comptoirs commerciaux !!

Le service public renvoie généralement aux activités d’intérêt général. Il peut être rendu par une administration publique, une entreprise privée ou une association. Dans l’administration publique, le service public concerne des activités dites régaliennes de l’État. Des activité prises en charge par une personne publique, notamment le gouvernement qui pour répondre aux attentes des usagers, supporte à ses frais, les infrastructures, bureaux, équipements, véhicules, machines, personnels payés aux frais de l’état. C’est dire qu’en principe, en dehors du payement des frais de timbre et autres frais d’enregistrement qu’impose par exemple la réglementation pour des cas spécifiques, tout usager qui accède dans une administration publique pour un service devrait être servi dans le strict respect des principes directeurs du service public. Louis Rolland qui a problématisé sur la question, a cherché à systématiser les principes qui doivent s’appliquer à l’exploitation d’un service public, principes que la doctrine postérieure a ensuite appelé Lois de Rolland. Il s’agit de la continuité qui implique que le service doit être assuré régulièrement, sans retard dans le temps, sans discontinuité gênante ou pénalisante pour l’usager. La mutabilité qui désigne l’adaptation des services publics à l’évolution des besoins collectifs et aux exigences de l’intérêt général. L’égalité qui interdit la discrimination entre les usagers, du service tant vis-à – vis des prestations que des charges (des situations identiques doivent être traitées de la même manière).

A ces trois principes, peuvent s’ajouter la neutralité et la laïcité, que doivent observer toutes les personnes qui collaborent à un service public, la réserve dont les collaborateurs de service public ne doivent passe départir dans l’expression de leur opinion, la primauté qui exige que les intérêts privés ou personnels doivent s’incliner devant l’intérêt général et la gratuité. Ce dernier principe envisagé par Louis Rolland est fréquemment respecté dans les services publics administratifs. Le gouvernement Camerounais s’est approprié ces principes. C’est la raison pour laquelle l’on peut voir afficher dans plusieurs administrations publiques le message: le service public est gratuit. Mais ce message qui est de nature à rassurer les usagers s’apparente parfois à un leurre, un simple slogan. Oui c’est de ça qu’il s’agit! Le dernier mouvement desenseignants(OTS) a permis dele confirmer et de mettre au goût du jour les maux qui plombent le service public camerounais. Le mouvement des enseignants Ots qui a tenu la République en haleine pendant plus d’un mois a mis à nu les manœuvres de corruption qui émaillent certains services supposés être gratuits. Dans la foulée, l’on a évoqué Recrutement, affectation, intégration, prise en charge, avancement, reclassement, rappels, retraite. Ces actes font l’objet des péages dans nos administrations. Les personnels recrutés par l’État, payés mensuellement, occupant les bureaux et utilisant le matériel gracieusement mis à leur disposition par l’État transforment leurs bureaux et lieux de travail en boutiques, en comptoirs commerciaux et postes de péage où il faut nécessairement s’acquitter des frais pour passer. Ils sont à la fois législateurs et décideurs, fixent et adoptent leurs règles de jeux, leurs lois et leurs taux non négociables. Au Minesec l’on a entendu parler du montant de 300.000fcfa pour obtenir une affection.

Dans l’administration en charge des finances de l’État, l’on parle des pourcentages de 30% que les usagers doivent reverser aux personnels en charge des différents dossiers de rappels, de prise en solde… Oui c’est de ça qu’il s’agit. Ces personnels qui se livrent à cette salle besogne ne sont pas à leur place. Ils ont mis de coté la notion de service public et ses principaux cardinaux. Ils confirment la pensée du philosophe Thomas Hobbes. Dan son célèbre livre de philosophie politique “Léviathan” Il le disait si bien: « L’homme est un loup pour l’homme ». Au regard de certaines dérives constatées dans notre administration publique, on n’est pas loin de cette pensée philosophique.

Les fonctionnaires deviennent desloups pourles autresfonctionnaires usagers. Ils ignorent que travailleurs qu’ils sont aujourd’hui, retraités seront-ils demain et viendront à leur tour solliciter le même service public qu’ils ont fait payer aux autres. La roue tourne. Ça il ne faut jamais l’oublier. Oui c’est de ça qu’il s’agit. Il est temps de retourner à l’orthodoxie. Tout ceci se passe sous la barbe des services administratifs en charge de veiller au respect de l’éthique et de la déontologie. Les cellules ministérielles de lutte contre la corruption existent avec des budgets defonctionnement. Que font-elles précisément? Ne faut- il pas repenser ces structures à défaut de les supprimer et de mettre en place un système qui permettrait de lutter efficacement contre ces pratiques peu orthodoxes qui dénaturent la notion de service public.

Il serait souhaitable d’éviter la longévité de certains personnels dans le même service ou dans la même administration. Une mobilité du personnel de l’État entre les différentes administrations ne peut-elle pas être systématisée afin d’éviterlestitresfonciers que détiennent certains fonctionnaires et agents de l’État dans certaines administrations?

Service public, comptoirs commerciaux !!

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