Santé Communautaire : l’ONUSIDA mise sur la dimension genre et les OBC

Cette vision a été réaffirmée lors du symposium organisé dans le cadre de la première édition du Forum sur les soins de santé primaires et l’institutionnalisation de la Santé communauté. L’événement qui mobilise différentes parties prenantes et les experts pluridisciplinaires et de divers horizons, est un moment propice pour échanger et réfléchir sur la réponse à apporter aux défis.
Selon Taoufik Bakkali, Directeur pays de l’Onusida, l’un des défis à relever est la lutte contre les inégalités basées sur le genre qui limitent l’accès à la santé. C’est la raison pour laquelle, son organisation a animé le 19 novembre à Yaoundé, un symposium articulé autour de deux thématiques. La première a porté sur la dimension genre et l’accès aux soins de Santé, tandis que la deuxième s’est penchée sur le rôle des organisations communautaires pour répondre aux barrières d’accès aux soins. L’objectif de l’événement proposé était de présenter les contributions des organisations de la société civile et à base communautaire (OBC),des réseaux de personnes vivant avec le VIH et d’autres organisations communautaires à la riposte au VIH, des approches efficaces menées par les communautés et les personnes vivant avec le VIH, d’apprécier leur travail et de comprendre leurs défis, et de fournir une perspective plus large sur le rôle attendu de la riposte communautaire dans l’effort mondial pour mettre fin aux inégalités afin d’éradiquer le sida dans le cadre de la stratégie mondiale de lutte contre le sida, en lien avec la stratégie nationale des soins de santé primaire.
Sous la modération des membres du Réseau des médias Africains pour la Promotion de la Santé et l’environnement (REMAPSEN), ces deux thématiques ont mis autour de la table les représentants des jeunes filles vivant avec le Vih, les responsables des organisations à base communautaire, les représentants du Ministère de la Promotion de la femme et de la famille, les personnels du secteur judiciaire, les associations de protections des droits des populations clés, entre autres.
Un panel varié, qui traduit la complexité des problématiques des questions de santé. » Il faut les soins pour tous, prendre l’être humain dans sa globalité et lui offrir des soins spécifiques et adaptés à ses besoins car la pratique de demande des soins n’est pas la même entre les hommes et les femmes et les différents groupes communautaires. Il faut pour cela reconsidérer la problématique de l’accès aux soins dans son ensemble« , a soutenu le Directeur pays de l’Onusida.
Des écueils à prendre en compte et à surmonter
Il prône aussi le renforcement de la connexion multisectorielle dans le travail qui doit être centré prioritairement sur la communauté. En dehors de l’équité dans l’accès aux soins de santé, Taoufik Bakkali soutient qu’il faut prendre en compte les spécificités par type de risque et menées des interventions coordonnées pour ne pas bloquer la machine. Une position qui s’est dégagée des différents échanges et partage d’expérience dont celle de la jeune Francine Bilo’o qui a porté la voix de la jeune fille. Elle a mis en exergue la question de stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le Vih. Nancy Bolima , Directrice de l’Ong Health Development Consultancy Services (HEDECS) a partagé quant à elle les bonnes pratiques en matière de renforcement des capacités des communautés en vue d’un rôle majeur dans la promotion des soins de santé primaires.
Mme Moto, Directeur de la promotion e de la protection de la famille et des droits de l’enfant a égrainé les problèmes qui limitent par exemple l’accès des femmes aux soins de santé. Il y a entre autres, les barrières culturelles, la dépendance financière de la femme vis-à-vis des hommes pour aller se faire soigner, la peur des représailles en cas de dénonciation des cas de viol ou toutes autres violences basées sur le genre, le faiblesse accès aux informations et aux campagnes d’éducation sur la Santé. Elle déplore le fait que les femmes qui ont pourtant les droits qui leur sont reconnus par les instruments juridiques nationaux et internationaux tels que le protocole de Maputo, ne sachent pas tirer profit desdits droits. De nombreuses faiblesses et les écueils qui plombent l’accès des femmes aux soins de santé pourraient trouver la solution dans le cade de famille qui est toujours en attente d’adoption au Cameroun. Parce que la violence basée sur le genre est obstacle majeur pour l’accès aux soins de santé, les femmes sont encouragées à dénoncer les violences. D’autres solutions proposées est l’adoption des mesures efficaces de lutte contre le harcèlement, la création d’un environnement de soins adaptés et l’administration des soins gratuits aux victimes des violences.