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Protection des consommateurs: la grande insatisfaction qui appelle à l’action

Le 2ème rapport sur la perception de la protection des Consommateurs au Cameroun  que vient de rendre public par la Coalition des Consommateurs Camerounais (CCC) ressort le mal être des consommateurs.  Le rapport a été publié  le 19  et le 21 mars respectivement à Yaoundé et à Douala dans le cadre des activités de la 40ème journée Mondiale des Droits des Consommateurs, en collaboration avec la Plateforme Camerounaise pour le Commerce Équitable (P2CE) . L’objectif pour la CCC est de contribuer à l’amélioration de la politique nationale en matière de protection des droits des consommateurs.  Suivant les données de l’étude,  la protection des consommateurs n’est pas satisfaisante au Cameroun  avec  80% des interrogés qui la trouvent  mauvaise, 16% la trouvent   passable et  4% ont une attitude neutre.

Le rapport souligne également une faible connaissance des consommateurs, des textes qui protègent leurs droits et les mécanismes de recours en cas de réclamation ou de dénonciation.

Suivant les données de l’étude, il y a lieu de mettre l’accent sur les domaines de l’électricité. Les coupures incessantes de courant, place le secteur de l’électricité (32,2%) comme celui ayant le plus de problème au Cameroun d’après les  interrogés. Il est suivi par le domaine de l’approvisionnement en eau potable (18,8%)  et celui de la santé  et de la téléphonie mobile (13,4%), l’alimentation et produits pétroliers  (12%) et de  habitat (11,6).  Ces secteurs sont ceux  où le mal être du consommateur se fait beaucoup plus ressentir de manière chronologique.

Quant aux critères causant ces problèmes, le critère PRIX   (42%) se taille la part du lion avec 210 individus sur les 500. Suivi par le problème de la disponibilité des produits sur le marché (33%) avec 165 répondants  et la qualité des biens et services   (25%) avec 125 d’individus qui l’ont cité.

L’autre problème majeur à solutionner est le problème d’information.  Les consommateurs sont très peu informés de cadre juridique et des mesures prises pour les protéger.  Ils ont l’impression d’être abandonnés à eux-mêmes.  Les associations de protection des consommateurs qui ont reçu une mission légale d’informer, former et d’éduquer les consommateurs ne bénéficient malheureusement du transfert des ressources nécessaires à l’accomplissement de cette mission.

Le rapport fait  quelques recommandations en direction des pouvoirs publics, des acteurs du secteur privé et des associations de protection des droits des  consommateurs.

Pour les pouvoirs publics, il est recommandé entre autres  de prendre des mesures nécessaires pour trouver des solutions aux  facteurs  qui impactent négativement   sur le prix, la disponibilité  et la qualité des biens et services, renforcer la collaboration avec les associations de protection des droits des  consommateurs pour vulgariser les textes régissant la protection du consommateur, élaborer et vulgariser une cartographie claire des structures publiques en charge de la protection des consommateurs et mettre en place des mesures adéquates  pour la professionnalisation et la viabilisation des associations de protection des droits des consommateurs.

  

Concernant le secteur privé et les producteurs, fabricants et commerçants de manière générale, il  leur est recommandé de mettre  en place  et de vulgariser   les mécanismes d’écoute et de réception des requêtes et de réparation des préjudices subis par  les consommateurs; d’informer  systématiquement les consommateurs sur les éventuels changements sur les prix, la distribution et la qualité ;  d mettre en place ou soutien  des programmes d’éducation des consommateurs conformément aux dispositions des principes directeurs des nations unies;  respecter  les normes obligatoires  et réglementations nationales; mettre  en place d’un plan de développement qui permet de répondre efficacement  et durablement aux besoins des consommateurs; mettre  en place d’un cadre de dialogue  et de concertation avec les associations de protection des droits des consommateurs  en vue d’un partage d’information  nécessaire à la protection des consommateurs et  éviter  les fraudes commerciales  qui constituent le terrain fertile à certaines pratiques non recommandables.

Il est recommandé aux consommateurs d’accorder une place de choix à leur information et leur éducation  à travers  la création ou une adhésion massive aux associations de protection des droits des consommateurs. Les associations de protection des droits des consommateurs  devraient être plus professionnelles  et davantage à l’écoute des consommateurs et développer  des stratégies pour se faire connaitre et susciter l’intérêt et l’adhésion  des consommateurs. Elle devraient mettre en place des programmes d’information et d’éducation et de formation des consommateurs  en collaboration avec  l’administration publique et le secteur privé dans le but d’avoir des consommateurs avertis et responsables.

Le rapport recommande aussi aux associations, le respect de la législation et de la réglementation  notamment le respect des missions légales des associations de protection des droits des consommateurs; l’intensification du plaidoyer auprès des décideurs en vue d’une amélioration du cadre juridique national de protection du consommateur et un meilleur suivi des politiques publiques en matière de protection des droits des consommateurs.

 Mehis

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