Marché international et local : Luc Magloire Mbarga Atangana édifie l’opinion

Au cours d’un point de presse donné le 30 mars 2022 à Yaoundé, le Ministre du Commerce a expliqué les causes de la vie chère et les mesures d’atténuation prises par le gouvernement.
En présence du Secrétaire Général du Ministère de la Communication ainsi que des responsables des mouvements consuméristes, le patron du commerce a profité de l’occasion pour éclairer l’opinion nationale par rapport à l’incidence de la conjoncture internationale sur les prix des produits de première nécessité et de présenter les dispositions prises par le gouvernement afin de minimiser l’impact de cette crise sur le panier de la ménagère. » Les coûts des produits de première nécessité connaissent, depuis un peu plus de 2 ans, une augmentation consécutive à la survenue de la pandémie du COVID-19 ayant entrainé une dérégulation des chaines d’approvisionnement des marchés mondiaux et la résurgence des tensions inflationnistes affectant le monde entier » a-t-il précisé avant d’ajouter que: » La crise Ukrainienne apparait également comme l’une des causes de l’augmentation des prix des produits de première nécessité, la Russie et l’Ukraine figurant parmi les plus grands exportateurs de ces produits, allant de l’agro-alimentaire à la construction mais aussi des intrants agricoles.
Cette crise expose le monde entier non seulement à un risque de crise alimentaire mais également à une insécurité énergétique et industrielle ». Cette situation se traduit par quelques données présentées par Luc Magloire Mbarga Atangana qui rappelle que suite au Covid19, le prix de la tonne de blé sur le marché international a augmenté de 27,77% entre 2020 et 2021, le maïs de plus de 56%, l’huile de palme de 53,38%, l’huile de soja plus de 65,35%. Les prix des matériaux de construction ont grimpé à une vitesse vertigineuse, tout comme celui des engrais sans parler du fret maritime. Afin de soutenir les consommateurs et les entreprises, le Chef de l’Etat a décidé d’une panoplie de mesures d’accompagnement et d’allègement qui consistent soit en l’exonération des taxes et droits des douanes à l’importation, soit à la réduction, au taux résiduel, de ces droits. La flambée des cours du baril de pétrole et du gaz domestique à l’international est supportée par l’Etat.
Selon le Ministre du Commerce, le président de la République a instruit de garder les prix inchangés car l’État va supporter 672 milliards de Fcfa en termes de subvention annuelle dans les conditions actuelles pour ce qui est du super, du gasoil et du pétrole lampant. Parlant du Gaz domestique, l’État entend injecter 70 milliards de Fcfa afin de permettre aux consommateurs de continuer à acheter la bouteille de gaz domestique de 12,5 kg à 6500 Fcfa alors que le prix réel est de 13.277 Fcfa. Des mesures d’exonération des taxes et droits de douane à l’importation ont été également mises en place. de même que la réduction de 50% du montant à verser par les entreprises, au titre de l’impôt sur le revenu et l’application d’un régime de faveur d’acompte calculé sur la marge des distributeurs. L’on note aussi la suspension du précompte sur vente, selon les filières. Mais au demeurant outre l’accélération de la production locale qui peut constituer une solution durable face à ce choc extérieur, le patron du Commerce appelle les consommateurs à se réinventer et à s’adapter au système d’achat groupé des produits de grande consommation mis en place par le gouvernement. Il s’agit d’un système permettant d’acheter auprès soit des industriels producteurs, soit des importateurs au bénéfice des commerçants, à des prix préférentiels et de revendre dans les même conditions. Nécessité de changement des habitudes alimentaires Le contexte de vie chère qui prévaut actuellement impacte sur les produits de grande consommation.
Ces produits du fait de la forte demande, connaissent une augmentation des prix du fait de la faiblesse de la demande. Cette situation appelle les consommateurs à être plus flexibles dans le choix de leurs aliments car à côté de leurs produits traditionnels, ils peuvent trouver d’autres alternatives pouvant répondre à leurs besoins alimentaires. La descente du Ministre du Commerce sur le terrain le 1er Mars dernier a permis de constater pour ce qui du poisson, l’existence de plusieurs variétés de poisson avec des prix adaptés à toutes les bourses. En terme de prix, on note par exemple que le maquereau 25 plus doré coûte 1500 fcfa/kg, le maquereau indien 1100 fcfa/kg, le machoiron 1200 fcfa/kg, St pierre 900fcfa/kg, Merluchon 750 Fcfa, la carpe 1500fcfa/kg, mademoiselle 2000 fcfa/kg. Au regard de ces données, il ressort clairement que les Camerounais peuvent avoir un kilogramme de poisson à partir de 750fcfa. Ces produits halieutiques sont donc disponibles et accessibles. A défaut du maquereau doré dont le prix serait hors de portée actuellement, les consommateurs sont encouragés à essayer d’autres variétés de poisson plus accessible. Pour la Coalition des Consommateurs Camerounais, cette démarche devrait concerner tous les produits de consommation de masse.
Toutefois, les autorités en charge du contrôle devraient intensifier les missions de contrôle afin de s’assurer de la qualité des produits mis sur le marché. Le cas d’obala avec le poisson avarié mis hors circuit commercial mérite d’être salué et encouragé. En dehors de la qualité, les contrôles devraient aussi s’intensifier sur le respect des prix. Car certains commerçants profitent de la situation pour augmenter injustement les prix, parfois au delà de la marge autorisée. C’est la raison pour laquelle, Prince Mpondo, Président de la Coalition des Consommateurs Camerounais plaide pour la mise en place d’un vaste programme de sensibilisation et d’éducation des acteurs clés et la tenue des concertations régulières entre l’administration publique, le secteur privé et les consommateurs afin de trouver les solutions idoines qui prennent en compte les intérêts de chaque partie. Christ Mongo