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Entretien avec Gretude Moumouane ,PCA de la Coopérative COOP/CA Émergence de Mbang, à propos de la collecte et de la transformation des PFNL

Gertrude Elise Moumouane  est une jeune femme leader dans l’entrepreneuriat .Elle est Présidente du Conseil d’Administration(PCA) de la Coopérative COOP/CA Émergence de Mbang, arrondissement de le Kadey à  l’Est Cameroun.  La rédaction centrale de Carrefour est allée à  sa rencontre le 8 mars dernier alors qu’elle participait à  la foire exposition organisée par la COMIFAC à Yaoundé. Gertrude,  livre les secrets de l’entrepreneuriat féminin à partir de l’exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL) dans la région de l’Est Cameroun.

Carrefour : Gertrude Elise Moumouane, vous êtes PCA   de la coopérative COOP/CA de Mbang. Pouvez- vous nous parler de cette organisation ?

Nous sommes une coopérative de trente cinq  membres. Parmi les trente cinq membres,  il ya cinq associations  qui adhèrent et trente simples membres. Au départ nous n’étions  que de simples associations. Nous collections les produits forestiers non ligneux,  juste pour la consommation. Avec le temps et  avec l’accompagnement que nous avons eu de  la GIZ,  nous sommes passés des associations au réseau des associations et de réseau à la coopérative. C’est à ce moment que nous avons pensé à  la transformation. Avant  cela,   on collectait les produits bruts après la consommation et on les vendait.  Nous avons compris que nous pouvons transformer ces produits en huile ou en beurre. C’est comme cela que nous nous sommes jetés à l’eau. C’est le lieu de souligner que nous avons bénéficié des ateliers de formation de la GIZ.  Nous faisons également dans le reboisement

Vous avez une gamme assez variée de produits sur votre stand. Pouvez- vous nous les présenter ?

Il y a  le moabi , notre produit phare. A base de ce moabi,   nous avons de l’huile, du beurre, du savon de toilette,  des laits de toilette et des gels de douches. En dehors de ce produit phare,  nous avons la mangue sauvage.  Avec la mangue nous avons également du beurre et nous la  transformons aussi pour les sauces. Les produits agricoles ne sont pas en reste. Avec du manioc, nous obtenons de la farine, du tapioca et des chips .A tout ceci, il  faudrait ajouter cette tisane très  prisée au Cameroun et particulièrement à  l’Est pour ses vertus médicinales,  c’est le « mendim medzon » ou la poudre d’aubergines en français.

Est ce qu’on peut dire que votre activité nourrit son homme ?

On peut très  bien le dire. Nous nous en sortons correctement. C’est vrai qu’au début ça n’a pas été facile  tout simplement parce que la notion de coopérative était très mal connue. Nous étions simplement habituées aux associations. Avec les sensibilisations, les femmes adhèrent peu à peu. La coopérative est entrain de prendre véritablement son envol malgré le retard de quelques unes.  Il ya des femmes qui se sont engagées mais qui trainent encore le pas. Cette affaire n’est plus seulement l’affaire des femmes.  Aujourd’hui dans nos villages même les hommes et les jeunes s’y mêlent.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez ?

Au niveau de la collecte, ce n’est plus facile pour nous. Maintenant, nous collectons dans les forêts et on trouve plus de produits dans les UEFA et l’entrée dans ces UEFA n’est pas toujours facile. Nous avons quand même fait des démarches auprès des sociétés forestières, celles qui ont la charge de ces UEFA. Ces sociétés nous ont permis d’entrer en forêt. Mais c’est un peu difficile parce qu’il faudrait de temps en temps signer des conventions de collaboration  pour pouvoir accéder aux produits.

Depuis quatre ans, la coopérative est légale,  nous payons nos taxes de régénération quand nous demandons les autorisations de collecte.  Cependant, l’année dernière nous n’avons pas eu les lettres de voiture. Ce qui nous a un peu bloqués,  les femmes ont été frustrées et ne se sont pas trop engagées pour la collecte.

Il Faudrait ajouter à  ceci,  l’épineux problème de financement comme difficulté majeure. Vous conviendrez avec moi qu’au début d’un tel projet,  il faut nécessairement  un appui financier et même matériel. Si  l’État pouvait nous apporter un appui ce serait une très bonne  chose. Regardez tout ce que nous avons  pu réaliser avec les petites contributions des membres, ce n’est pas mal. Cependant pour atteindre nos objectifs, il faudrait que l’État nous apporte un appui.  Je voudrais  saisir cette opportunité  pour  remercier le ministère des forêts et la GIZ qui répondent présents à chacune de nos sollicitations en terme de formation ou de renforcement  des capacités .Sans ces deux structures nous n’aurions jamais pu réaliser tout ceci.

 

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