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Enfants à besoins spécifiques: un faisceau de difficultés et de défis quotidiens

La vie d’un enfant à besoins spécifiques  n’est pas un long fleuve tranquille. L’accès à l’éducation et aux soins de santé est l’un des problèmes saillants qui nécessitent des mesures adéquates. Le séminaire des familles d’enfants à besoins spécifiques  initié par le  Cjarc a donné l’occasion de faire une incursion dans une réalité peu connue du grand public.

 

Mme Josiane  Essama est mère d’un enfant autiste.  Elle évoque  les difficultés qu’il y a à rencontrer un neuropédiatre au Cameroun.  » Il faut parfois attendre pendant six mois pour espérer rencontre un spécialiste. Ce n’est pas du tout facile. Il faut quitter la maison parfois au petit matin pour une consultation qui va débuter entre 10h et 11h et parfois au bout de tous ces efforts, vous n’êtes pas reçus car les spécialistes reçoivent un nombre très limité de patients. Vous pouvez venir à plusieurs rendez-vous sans voir le spécialiste et on vous renvoie à des mois après« , précise t-elle. Un problème très sérieux que vivent plusieurs parents d’enfants à besoins spécifiques. le plaidoyer a été lancé pour que le ministère des affaires sociales facilite la rencontre de ces spécialités qui sont  déjà en nombre très insuffisant. Toutes choses qui leur donnent une charge de travail insupportable. Le Cjarc entend apporter sa contribution à ce problème à travers l’organisation régulière  des journées médicales  dans ses locaux à Ekié.

Françoise Pahoua est parent d’enfant autiste elle aussi. Elle  éprouve de nombreuses difficultés au quotidien.  »  Les difficultés commencent à la maison. il faut faciliter les rapports  entre cet enfant et ses frères et sœurs.  je suis toujours entrain d’abriter les conflits. C’est un enfant qu’on ne peut pas laisser seul.  Même lorsque je sors avec lui, je dois être très vigilante car il a toujours tendance à taper sur les gens même les inconnus dans la rue ou dans les différents milieux où je l’amène.  Ce n’est vraiment pas facile.  Un parent ayant un enfant autiste n’a pas le temps pour lui- même car il doit toujours être à cotés de son enfant pour lui apporter l’encadrement nécessaire« , raconte- t- elle.

A ces difficultés, s’ajoute le problème d’accès à l’éducation et surtout à l’éducation de qualité. Le pays ne disposant pas toujours des écoles inclusives.  Le projet gouvernemental de faire de toutes les écoles primaires publiques des écoles inclusives n’étant pas encore une réalité sur l’ensemble du territoire national. Au niveau du secondaire, seuls quelques établissements scolaires expérimentent pour l’instant la notion de l’éducation inclusive.

Nombreux  sont donc  des défis qui restent à  relever si l’on veut atteindre l’objectif d’une société inclusive.   Les rencontres comme celle que vient d’organiser le Club des Jeunes Aveugles Réhabilités du Cameroun trouvent tout leur intérêt. Selon Juliette Ngono, directrice de l’école maternelle et primaire Louis Braille  » il s’agit des moments importants qui permettent aux familles de se connaitre, de partager leurs expériences, de rencontrer les enseignants et les spécialistes afin de trouver des solutions aux nombreux problèmes qu’elles rencontrent. »

Benoit Essama, enseignant de psychomotricité soutient quant à lui que ces rencontres permettent d’outiller les parents à la prise en charge globale de l’enfant. Pour lui, outiller les parents s’avère très nécessaire dans la mesure où cela permet de ne pas rompre la chaine d’encadrement des enfants.

 Prince Mpondo

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